Le concert-conférence du 13 mars dernier a permis à un auditoire particulièrement fourni de cheminer à son gré entre classicisme et originalité.
Classiques, les airs chantés par Aïko Shimouchi et Roland ten Weges témoignaient admirablement du génie mélodique déployé par J.S. BACH tout au long de ses Passions selon St Matthieu et selon St Jean.
Ils alternaient avec des chorals pour orgue seul, tout-à-fait représentatifs d’une richesse harmonique et contrapuntique inégalée depuis ; sous les doigts de Coralie Amedjkane, le choral à six voix « Aus tiefer Not » en était un exemple saisissant.
Sensiblement contemporaines, mais moins universellement connues, les « sept dernières paroles du Christ sur la croix » de Pergolèse ont sans doute constitué une découverte pour certains auditeurs.
Il en a peut-être été de même avec les quatre extraits de l’Office de Laetare (4ème dimanche de carême) de Charles Tournemire, proposés par Jean-Michel Louchart : cette brève incursion dans le répertoire catholique du début du XXe siècle n’avait d’autre ambition que de faire mieux connaître le style très personnel et novateur de cet élève de César Franck, profondément inspiré par la souplesse et la liberté de la mélodie grégorienne.
Cependant, la grande originalité de ce concert résidait dans les interventions du Père Bernard Klasen, qui nous a livré en « avant-première » les grandes lignes de ses réflexions et recherches sur les paroles de Pilate ; ces dernières devraient en effet nous permettre de mieux cerner la personnalité de ce gouverneur romain, et ainsi peut-être d’éclaircir son véritable rôle dans la condamnation de Jésus.
Cet ambitieux projet sera certainement approfondi, mûri et développé ; mais à elle seule, cette première approche était déjà plus que passionnante et a très grandement contribué au succès de cette soirée.